de desmoquattro » 28 Oct 2021, 09:33
C'est marrant de les revoir.
Pour l'ami Viranet, qui a épousé une chinoise, c'est vrai qu'il est plutôt occupé là-bas. Quant à Christian Gouel, il travaille toujours. Je n'ai plus de contacts avec Gaffe pour lequel j'ai longtemps fait de la fonderie aussi.
Le problème des Salons, maquette, Rétromobile et autres, c'est que les organisateurs n'ont qu'un but, se sucrer. Nous étions tout le temps sollicités mais le prix des stands était totalement délirant. En dehors d'aller se montrer et d'être pris en photo, ça ne servait à rien. Avec ma tête de con, j'avais plusieurs fois expliqué que pour financer les 13 000F du stand (soit plus de 2000€ d'il y a plus de 30 ans), vu la marge de 15% net qu'on dégageait sur nos produits, il aurait fallu vendre pour plus de 100 000F de kits en dix jours de salon, ce qui était impossible. C'était sans compter en plus, la réaction des revendeurs présents sur le même salon. Et de plus, pendant ces dix jours, on ne produisait rien ! J'ai fait quelques salons dans le domaine du train, (on avait une gamme d'accessoires au 1/43e), c'était sur trois jours, avec des potes comme Roger Pichon (Haxo) ou Martine Labadie (JLC Gravure, la photodécoupe. C'est elle qui travaillait pour une grande partie des artisans français. L'ambiance était top. Sur un week-end, on s'en sortait.
Pour Ruf, c'était à la fois drôle et pathétique pour son déménagement. À l'époque, il faisait faire sa fonderie par une société de Brie-Comte-Robert, les établissements Philippe Katz. Cette entreprise faisait de l'injection plastique et de la fonderie de métal blanc. Le seul qui était capable de sortir des pièces magnifiques en métal blanc, était monsieur Nicolas. Ruf rêvait de l'embaucher et ce qui le contrariait au plus haut point, c'est que chez Katz dont il était un gros client, il n'avait jamais accès aux ateliers et se contentait de voir le ''père Nicolas'' derrière un comptoir. Il lui avait proposé de l'embaucher mais le gars ne voulait pas quitter sa région et lui avait répondu ''Je travailerai chez vous quand vous serez à Brie-Comte-Robert !''
Ni une ni deux, Ruf fait le tour des banques, cherche un terrain, le trouve à Grizy-Suisnes, fait les plans du bâtiment, lance la construction et s'installe. Au même moment, le père Nicolas tombe malade. La catastrophe a commencé comme ça. (Je pense, aux dires d'André, qu'il a eu un cancer). Ruf se débat comme il peut, fait faire sa fonderie en Italie à prix d'or ( chez Tron si ma mémoire est bonne) vu que chez Katz personne n'était capable de la faire, décide d'acheter une fonderie mais là, les finances ne suivaient plus. Il rachète le matériel de Pierre Hannequin, qui avait fait des modèles en white métal sous la marque HaMoRe,(pour Hannequin Modèles réduits). La machine était une m.... d'une conception ancienne et parfois le couvercle en métal de plusieurs kilos partait voler dans la pièce !!! Il fallait voir les trous dans les murs, les impacts étaient impressionnants. Comme je faisais déjà ma fonderie, Ruf m'avait appellé et j'étais allé plusieurs fois à Grizy pour essayer de faire fonctionner cet engin. Dès qu'elle se mettait en route, on se jetait à plat ventre, le couvercle partait comme un frisbee une fois sur deux ! J'en rigole maintenant mais ce n'était pas drôle. J'ai fini par laisser tomber, j'étais courageux mais ne voulais pas mourir au combat... déjà que Ruf ne me payait pas, il y avait des limites à rendre service. C'est l'époque où Francis Bensignor et Jean-Pierre Viranet l'ont quitté aussi.
Au bout de quelques mois, le père Nicolas reprend le travail. Ruf se précipite pour le voir chez Katz et le gars lui répond ''Vous savez je suis à quelques années de la retraite, je ne vais pas changer d'employeur maintenant !'' André était fou de rage.
L''usine'' de Ruf était impressionnante, il avait tout vu en grand, avec des quais de chargement pour des camions,(si si) un bureau vitré pour la secrétaire, des vestiaires, des douches, quatre bureaux directoriaux au premier étage, c'était du délire. Quand il a eu des difficultés, il a loué une partie à une boulangerie industrielle, c'est dire la taille du truc (la partie avec les trous dans les murs!)
Les établissement Katz ont fermé en 1997, le patron avait un certain penchant pour ... bon, je ne vais pas faire de la délation.
A suivre si cela vous intéresse, évidemment...
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desmoquattro le 28 Oct 2021, 09:37, édité 1 fois.